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Inde -
Le trait d'Union


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Mars 2004
 


  

Pour une fois, ce carnet de voyage ne comportera pas de photo, mais l'extrait du journal de l'amitié
franco-indienne "le Trait d'Union" :

La communication interculturelle de Mme Sita Muller

Mais en fait, quelles sont concrètement les différences culturelles ?

On les a structurées en plusieurs paramètres : l'individualisme/communautarisme, la distance hiérarchique,
la relation homme/femme, la relation au temps, et les contextes de comunication.

Individualisme et communautarisme : individu versus groupe

En Inde, par exemple, société communautaire, l'individu se définit par rapport à sa communauté, sa famille.
La priorité est donnée aux proches, à la famille, aux amis, aux relations, et même aux relations amicales
de travail. L'attention est tournée vers la famille d'abord. L'homme appartient à son groupe et il est soumis à de
nombreuses obligations familiales. Les enfants partagent leurs jouets entre frères, cousins, amis, etc...
Le don de soi et de ses choses aux autres est valorisé.

En Occident, c'est l'individu qui est au centre, et l'attention est portée sur son développement, son mérite.
L'homme est tourné vers sa tâche, son but, il peut s'identifier totalement à son travail car le travail est une
valeur essentielle et vitale, "tout travail mérite récompense". Et la récompense ne se partage pas, on s'offre
quelque chose pour soi. On se fait du bien.

En Inde, ce sont les autres qui vous font du bien. Lorsque vous avez un problème, vous pouvez en parler aux
autres qui vont prendre le temps de vous écouter, et vous aider, et réciproquement. Mais ce sont les autres
aussi qui peuvent défaire une famille, car ils racontent tout à tous, par besoin de communiquer.

L'occident est plein de personnes seules qui n'ont pas d'oreilles pour les écouter, d'où le problème
de la solitude extrême. On le voit avec la situation des personnes agées qui se retrouvent très
nombreuses en maison de retraite, non seulement parce qu'elles seraient considérées comme
trop lourde charge pour leurs enfants, mais aussi parce qu'elles tiennent à leur indépendance.

Le sens de la propriété personnelle y est très développé dès l'enfance, et se poursuit tout au long
de la vie. De même, pour la vie elle-même : en occident, on a sa vie et on en fait ce qu'on veut.
Les autres n'ont pas à intervenir, et s'ils le font, on considère qu'ils ont atteint à la liberté de l'individu.

Mais la liberté individuelle n'est pas toujours facile à assumer. Ex : liberté amoureuse et sexuelle.
Dans un sondage récent européen sur la fidélité dans le couple, on constatait, que la fidélité est
une valeur importante. En revanche, lorsque l'amour disparait , chez les femmes surtout (80% des
divorces en France sont demandés par les femmes), les couples divorcent pour vivre seul ou avec
l'autre personne choisie. La liberté individuelle est une valeur exigée, vécue et assumée.

En ce qui concerne les jouets, les enfants décident de prêter leurs jouets ou non, ils ont le sentiment de la
propriété très jeune. Ils dorment aussi seuls dans leur chambre et non avec les parents comme en Inde.

Distance hiérarchique

Pays à distance hiérarchique longue : au travail par exemple, on appelle son patron par M ou Mme untel
ou monsieur. On n'exprime pas son désaccord du tout ou de façon indirecte, ou par un intermédiaire.
Il est plus importat d'être poli que de dire la vérité en face, qui sera perçue comme un affront. On
n'exprime pas non plus son désaccord par rapport au groupe.

Par exemple, dans le contexte d'une relation extra-conjugale,en Inde, un homme affirme devant ses
amis qu'il est contre pour suivre la norme du groupe, alors qu'il peut avoir une amie que l'on appellera
d'ailleurs sa maîtresse, et non copine ou amie.

Dans les pays à DH courte, on appelle ses supérieurs par le prénom, dans certains, on peut même
tous les tutoyer. On exprime directement son désaccord et ses demandes, verbalement ou par écrit.
On considère que tous les hommes sont égaux en droit et que chacun peut avancer au mérite. L'initiative
personnelle est encouragée ainsi que la prise de responsabilité. On apprécie l'affirmation de soi, le
fait de se mettre en avant, de montrer sa valeur, de prendre des risques, de relever des défis individuels,
au sein de l'entreprise.

Les contextes de communication

Les instruments de la communication non-verbale sont déterminés par la culture locale et on les utilise sans
en être conscient. On les a acquis, on les transmet, mais on les tiens pour innés et universels. De plus ce sont
des messages contenant une forte charge affective. C'est pourquoi il est important de réaliser que la culture
n'est pas innée.

Contexte de communication haut : une grande partie du message est contenue hors de la verbalisation, du
message purement oral. La place de la communication non-verbale est importate se faisant par les gestes,
le regard, l'intonation de la voix, la distance entre les deux interlocuteurs etc.

Par exemple que signifie le sourire : en Inde, les gens sourient beaucoup, et font beaucop de gestes.
En occident, on ne sourit pas souvent et le sourire a une cause concrète.

Contexte de communication bas : tout est dit et tout est écrit.
Règlement important. Beaucoup d'informations par écrit et par mail. Comme c'est le fait des USA, les autres pays
les ont imités aujourd'hui et écrivent tout. On se retrouve d'ailleurs dans des situations où on croule sous une telle
somme d'informations qu'on ne lit plus une bonne partie des mails.

La relation au temps

Polychronie :

les personnes ne sont pas dérangées lorsqu'elles font plusieurs activités à la fois.
Elles peuvent aussi travailler avec plusieurs personnes dans leurs bureaux en étant interrompues sans cesse,
mais cela ne les affecte pas dans leur humeur. Leur travail en est ralenti, mais ce phénomène ne les énerve pas.
Les gens arrivent sans prévenir. Un retard, même long n'est pas considéré comme un affront.

Monochronie

Le temps est linéaire. "chaque chose en son temps". Il est séqencé. L'individu accorde une valeur importante au temps,
à son temps. On ne le dérange pas sans raison, on ne s'invite pas sans prévenir, car on pourrait le distraire de
l'activité qu'il avait programmé juste à ce moment. Il ne dérange pas l'autre non plus, et se confond en remerciements
lorsqu'on l'invite car il considère que l'autre s'est dérangé pour lui. Son temps appartient à son agenda qu'il remplit
autant que possible.L'imprévu est rare et stressant, il ne laisse aucune place au hasard par besoin de tout contrôler
et de contrôler son avenir, de tout anticiper. On peut même programmer sa vie à long terme.

On ve prendre comme illustration la relation homme-femme

Par exemple dans la relation de séduction, en Inde le contexte est non-verbal car visuel, c'est le regard. Elle
commence avec le regard et peut se prolonger pendant des mois voire des années sans une parole.

Exemple de rinivas avec Perle qui n'a rien remarqué. 4 ans après, il refuse de se marier après m'avoir expliqué
qu'il est toujours amoureux d'elle. Si la relation se concrétise, elle dure des années, ou la vie. A l'extrême opposé,
les africains d'Afrique noire sont totalement directs, et entrent sans hésiter dans une relation considérée
comme intime en Inde pour un laps de temps que l'on ne peut pas prévoir car cela peut aller du week-end
à la vie, étant donné qu'ils sont polygames de nature. C'est là que l'on constate que la notion du temps
dans l'amour entre un indien et un africain se situe à deux extrêmes, pour des raisons religieuses (islam
et aninisme), et historiques (saignée d'hommes par l'esclavage, ainsi que le colonialisme car utilisés dans les
plantations, guerres mondiales).

La relation de l'espace

Notre perception est conditionnée par 5 variables ; notre activité, la situation donnée, notre expérience, notre statut
et notre culture. Perceptions et cultures sont étroitement liées car la culture détermine ce que nous percevons.
En ce qui concerne les sens, il faut savoir qu'un européen et un asiatique vivent dans deux espaces sensoriels
totalement différents : odeurs, couleurs (l'oeil indien perçoit une gamme de couleurs immense comparé à l'oeil
occidental et ainsi qu'une gamme d'odeurs vaste), perceptions esthétiques (couleurs en Inde / formes en france),
distaces intime, privée, sociale, publique ; territoires, vie privée, vie professionnelle : on ne mélange jamais
les deux. Espace familial : sont-ils découpés et cloisonnés, pièces, ordre tec... ; si l'espace appartient à tous,
que faire ?

Agencement des espaces de travail

En France par exemple, chacun possède son territoire qui lui est personnel dans la mesure du possible. Les enfants
ont rapidement leur chambre individuelle, alors qu'en Inde, par exemple, 2 soeurs préfèrent partager une chambre en
commun. En France, on entend souvent ce proverbe "mieux vaut un petit chez soi qu'un grand chez les autres". La
promiscuité est abhorrée, que ce soit au bureau, ou à la maison. Le soir, tous les volets sont fermés. En Inde, il
existe encore souvent le système de la joint-family qui permet aux enfants de n'être jamais seuls lorsque les deux
parents travaillent. Les femmes partent en mission sans avoir à penser à la garde des enfants.

Les occidentaux ne se téléphonent aussi qu'à certaines heures. Mais on se téléphone aussi souvent pour éviter
de se déplacer.

On terminera sur les obstacles à la communication interculturelle :
Qui sont au niveau cognitif
Manque de connaissance de sa propre culture
Manque de prise de conscience des implications de la culture
Manque de connaissances des autres environnements culturels
Absence de prise de conscience de la relativité culturelle

Au niveau affectif
Peur de l'autre, de l'inconnu
Difficulté à sortir de son cadre de références, de retirer ses lunettes culturelles
Jugements de valeurs, généralisation, formation de stéréotypes
Refus de la différence
Ethnocentrisme
Racisme

  

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